MICRO-ENTREPRENEURS : LES INFORMATIONS À CONNAÎTRE
- ambrechiarelli7
- 5 déc.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 déc.
Le régime de la microentreprise séduit de nombreux créateurs d’activité par sa simplicité. Il permet de démarrer rapidement une activité indépendante, avec des formalités allégées et une gestion simplifiée.
Mais derrière cette simplicité se cachent des règles précises, notamment en matière de seuils de chiffre d’affaires et de TVA.
Bien comprendre ces mécanismes est essentiel pour piloter son activité et anticiper sa croissance sereinement.

Micro-entreprise : mode d’emploi
Le statut de micro-entrepreneur est ouvert à toute personne physique exerçant une activité commerciale, artisanale ou libérale, à titre principal ou complémentaire. C’est un excellent tremplin pour tester une activité, exercer en parallèle d’un emploi salarié ou débuter sans lourdeur administrative.
Ce statut se caractérise par :
Un régime social simplifié : les cotisations sociales sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires encaissé. Les taux varient de 12,3% à 24,60% (26,10% à compter du 01/01/2026) selon la nature de l’activité ;
Un régime fiscal simplifié : l’impôt sur le revenu est calculé :
Soit après un abattement forfaitaire (34%, 50% ou 71% selon l’activité) ;
Soit via le versement libératoire, permettant de payer l’impôt en même temps que les cotisations sociales.
Des obligations comptables réduites : un simple livre de recettes (et de dépenses selon l’activité) suffit.
Les seuils du régime de la micro-entreprise
Pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, le chiffre d’affaires annuel ne doit pas dépasser :
188 700€ pour les activités de ventes de marchandises et d’hébergement (hors location meublée de tourisme) ;
77 700€ pour les activités de prestations de services et les activités libérales.
Le dépassement de ces seuils pendant deux années consécutives entraîne la sortie du régime micro et le passage automatique au régime réel d’imposition à compter du 1er janvier suivant.
Exemple : une micro-entreprise de prestation de services réalise un chiffre d’affaires de 80 000€ en 2024 et de 100 000€ en 2025. Elle basculera automatiquement au régime réel à compter du 1er janvier 2026.
La franchise en base de TVA
Les micro-entrepreneurs bénéficient de la franchise en base de TVA, c’est-à-dire qu’il ne facture pas la TVA à ses clients, mais ne la récupère pas non plus sur ses achats.
Les seuils de franchise sont les suivants :
85 000€ pour les activités de ventes de marchandises et d’hébergement
37 500€ pour les activités de prestations de services ;
50 000 € (activités réglementées) ou 35 000€ (activités non réglementées) pour les avocats.
Bon à savoir : des seuils majorés existent et permettent de lisser l’assujettissement à la TVA.
En cas de dépassement, la franchise cesse de s’appliquer à compter de la date du franchissement du seuil. La micro-entreprise devient alors redevable de la TVA : elle doit la facturer à ses clients, la reverser à l’administration, mais peut aussi la déduire sur ses achats professionnels.
Exemple : une microentreprise de prestation de services a atteint 37 000€ de chiffre d’affaires au 31 mars 2025. Le 8 avril 2025, elle encaisse une nouvelle facture de 7 000€ : elle devient donc redevable de la TVA à compter du 8 avril.
À noter : bien que plusieurs réformes aient envisagé une baisse des seuils de franchise, aucune n’a, à ce jour, été mise en œuvre.
Micro-entrepreneurs : les idées reçues sur la micro-entreprise
Beaucoup d’entrepreneurs hésitent à dépasser les seuils ou à créer une société à cause de certaines croyances tenaces. En voici quelques-unes :
« Si je dépasse les seuils, je paierai beaucoup plus d’impôts »
Pas nécessairement ! Le passage au réel permet de déduire les charges réelles et d’optimiser la fiscalité. Dans bien des cas, la pression fiscale globale peut même diminuer.
« Créer une société, c’est compliqué à gérer »
Aujourd’hui, les démarches sont largement simplifiées et votre expert-comptable vous accompagne dans la mise en place et le suivi administratif. Ce changement se prépare, mais il n’est pas complexe.
« Devenir assujetti à la TVA, c’est un inconvénient »
En réalité, c’est souvent un levier de compétitivité : vous pouvez récupérer la TVA sur vos achats professionnels, ce qui allège le coût de vos investissements.
« Mieux vaut rester petit pour éviter les contraintes »
Se limiter volontairement pour rester micro, c’est parfois se fixer un plafond de verre. Or, le dépassement des seuils traduit généralement une belle dynamique de croissance qu’il vaut mieux accompagner que freiner.
Que faire si je dépasse les seuils de la micro-entreprise deux années consécutives ?
Le passage au régime réel implique :
L’obligation de tenir une comptabilité et de déposer une liasse fiscale annuelle ;
La possibilité de déduire les charges réelles de l’activité (achats, frais professionnels, amortissements, cotisations sociales, etc.).
Ce passage ne doit pas être vu comme une sanction : il traduit souvent une croissance de l’activité et ouvre la voie à une optimisation fiscale et financière plus fine, voire à une évolution vers la création d’une société.
Attention : le passage au régime réel se fait sous la forme de l’entreprise individuelle. Il est important d’anticiper cela afin de choisir la forme juridique la plus adaptée à votre activité et à votre situation personnelle.
Quels avantages présente la société par rapport à la micro-entreprise ?
La création d’une société permet de franchir un cap en termes de structure, de gestion et d’optimisation.
Déduction des charges réelles :
Contrairement à la microentreprise, la société permet de déduire toutes les dépenses professionnelles réellement engagées : loyers, assurances, matériel, frais de déplacement, communication, cotisations sociales, etc... Cette approche offre une vision plus juste de la rentabilité.
Souplesse dans la rémunération :
Le dirigeant peut arbitrer entre rémunération et dividendes en fonction de la structure juridique et de sa situation personnelle. Cette flexibilité permet d’optimiser à la fois la fiscalité et la protection sociale de l’entrepreneur.
Protection du patrimoine personnel :
En société, le patrimoine professionnel est distinct du patrimoine privé. Cela limite la responsabilité de l’entrepreneur aux apports effectués dans l’entreprise.
Crédibilité et développement :
Une société inspire souvent davantage confiance aux partenaires, clients, banques et investisseurs. C’est un atout pour structurer son activité et accéder plus facilement à des financements.
Optimisation fiscale et sociale :
Le passage en société permet d’explorer de nouveaux modes d’imposition (impôt sur les sociétés ou sur le revenu selon option), souvent plus adaptés lorsque l’activité devient rentable.
Faut-il changer de statut juridique avant de dépasser les seuils ?
Anticiper le changement de statut peut être une démarche stratégique, pas seulement une contrainte liée au dépassement des seuils de la micro-entreprise.
Évoluer vers la création d’une société avant d’y être contraint peut offrir davantage de souplesse et de leviers d’optimisation, à condition d’y être préparé et d’en comprendre les enjeux.
La micro-entreprise est une formule idéale pour démarrer, mais elle ne doit pas devenir un frein à votre développement. Plutôt que de craindre le changement, il est préférable de l’anticiper pour continuer à faire grandir votre activité dans les meilleures conditions.
Un accompagnement par un expert-comptable permet de sécuriser votre activité, d’optimiser vos choix fiscaux et sociaux, d’identifier le bon moment pour évoluer et de choisir la structure la plus adaptée à votre projet : SAS, SARL, EI, Micro-entreprise…
Vous envisagez de créer votre micro-entreprise ou vous souhaitez faire le point sur votre situation ?
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